20/06/2014
La Granit Montana, toujours aussi belle°°°
Petites précisions d'entrée en matière: cette année, je n'ai ni failli rater le départ, ni oublié ma plaque, ni déraillé au départ! J'ai donc entamé ma course de manière normale!
Cela fait trois fois en quatre ans que je me rends à cette course, la voiture y va presque toute seule... Arrivé à St Sylvestre, je pars récupérer ma plaque, prépare le vélo, me mets en tenue; petits gestes rituels qui mettent dans l'ambiance. Sur la ligne de départ, les engagés du grand parcours sont déjà prêts, le speaker "annonce" les têtes d'affiche, dont le champion du monde de 24heures VTT, un Belge: un monstre d'endurance, ou plutôt d'ultra endurance! Il trouve que ce format est court, il ferait bien deux tours! Et oui, quand on est capable de "tourner" pendant un jour et une nuit non-stop sur un VTT, 5 ou 6 heures de course peuvent paraître un peu small... mais quelle course... A cinq minutes du départ, Sébastien Clavier, qui compte parmi ceux qui peuvent rentrer dans le top 10, se rend compte qu'il a cassé son dérailleur ou sa patte de dérailleur, je ne sais pas trop; gros coup de pression pour lui, il se dit qu'il ne va pas pouvoir faire la course, et est très déçu! Lorsque surgit un gars avec sa boîte à outil, et règle le problème! Si c'est pas du renversement de situation! Pour plus de détails, vous pouvez consulter son blog (tapez Sébastien Clavier), il va lui aussi mettre un CR de sa course. Et lui, il met des photos! Par contre il fait pas mal de fautes... on peut pas être bon partout!
La meute des marathoniens du 75km et 3000 m D+ est lâchée, puis c'est à notre tour de nous mettre "en grille". On poireaute un peu, le temps de donner de l'avance à ceux qui nous précèdent, de manière à ce que l'on ne se retrouve pas sur leur porte bagage dès les premières minutes; puis le speaker annonce une chute assez grave dans la première descente, avec intervention des secours, le chemin est donc bloqué, du coup on attend un peu plus pour partir, ce n'est pas plus mal comme ça... on a juste un peu la chair de poule, comme ça immobiles, pendant que le speaker "meuble", en questionnant notamment un champion de France UFOLEP... il fait frais dans les monts d'Ambazac!
Vers 9h00, nous sommes enfin lâchés sur une route montante, et dès les premiers mètre, j'assiste à une chute: trois ou quatre vététistes se sont emmélés et s'étalent devant moi, je les évite de justesse, ça commence bien.. les départs, même sur les courses de format long, c'est toujours un peu électrique... En haut de la première bosse sur route, le peloton s'étire, et je suis déjà à 170 bpm... la course est lancée! Descente (technique bien sur), on est encore relativement groupés, donc on se gène: certains ne sont vraiment pas à l'aise et bloquent tout le monde, ça s'agace un peu à droite à gauche.
Au fur et à mesure des km, chacun trouve à peu près sa place; certains, partis trop vite, sont déjà à la peine. Je ne m'étonne pas, c'est souvent comme ça sur les épreuves:il y en a qui ont du mal à ne pas suivre la tête de course, et se retrouvent très vites cramés.
Avant le premier ravito, on rattrape des concurrents du grand parcours qui temporisent, pour doubler ça se passe à peu près bien, même si l'on est la plupart du temps sur des singles techniques. Premier ravito au bout d'une heure environ, je commence à prendre mes marques, je me trouve plutôt bien, et c'est reparti pour un tour dans les magnifiques traces ludiques, un coup en montée, un coup en descente, parfois très raides sous forme de rupture de pente, mais ça se passe toujours bien. Nous-autres vététistes lotois, avons l'habitude des terrains techniques, cassants et accidentés, ici le calcaire est remplacé par le granit! Je me retrouve avec un vététiste au niveau comparable au mien, il est complètement conquis par les descentes, et ne tarit pas d'éloges sur le parcours!
Deuxième ravito, on est (à la louche) à 2h30 de course, je suis un peu entamé mais tout se passe bien (trop bien), pas de problème mécanique à signaler, l'Epic tourne comme une horloge. Je refais le plein en liquide et en solide, bien que je n'ai pas très faim. Deux morceaux de banane dans la poche du maillot, et hop c'est reparti. Au bout d'environ trois heures de course, je trouve que devant je suis mou; je me dis que c'est dans la tête, je continue donc. Un peu plus tard, tracacé, je m'arrête pour voir, et non, ce n'est pas dans la tête! Cela fait une éternité que je n'ai plus crevé, et le jour de la Granit montana, ça arrive! Je suis donc maudis! La perte d'air semble lente, je choisis donc de regonfler sans démonter; or avec ma pompe(mini pompe que je n'utilise jamais), je perds plus d'air que je n'en rajoute! Je demande aux concurrents qui me doublent de l'aide, par chance l'un d'entre eux s'arrête et me donne sa pompe (je la donnerai aux organisateurs à l'arrivée), un grand merci à lui. Je peux ainsi repartir, il me faudra cependant un certain temps pour me remettre psychologiquement dans la course, pendant un moment je n'y suis plus.
Dernier ravito, il reste 14 km, nous sommes trois concurrents à recharger les batteries et à discuter un petit peu, puis on s'y rejette. Je suis fatigué, mais plus frais que mes deux compères, j'en profite pour prendre le large. Au passage, la fin de parcours est vraiment magnifique, avec notamment une descente, sur terrain un peu aride, qui dénote avec le reste du tracé, où il faut placer les roues au centimètre pour rester sur le vélo; malgré le manque de lucidité et les débuts de crampes (!), je me suis régalé, et ai pris le temps de passer à vitesse réduite, mais tout sur le vélo.
Voilà le passage entre les "célèbres" blocs de granit: ça passe juste, le guidon (et le bras, j'en suis encore tout crouteux!) frotte un peu, puis dans l'appui d'après, mon pneu, qui s'est dégonflé à nouveau, manque de déjanter. Je m'arrête pour gonfler une dernière fois, pas mal énervé je l'avoue, la fatigue et l'incompréhension aidant; bien sur, je me fais doubler par les deux vététistes avec qui j'étais précédemment, et un autre. Je remonte sur le vélo, rageur; il reste 4 km, et j'ai décidé d'essayer de revenir sur eux. Enième descente, j'en passe un à l'arrêt; énième et dernière montée, il reste un km, j'en ai un autre en ligne de mire, mais il est loin. Je ne lâche rien, j'arrête de réfléchir et de me dire que j'ai mal. A quelques mètres près, je ne le rejoindrai pas. Accolade à l'arrivée, 4h43, 32 ième, sur environ 200 partants et 135 arrivant (la granit, ça écrème!), pas trop mal vu mon entrainement à trous de ces derniers temps!
J'estime que j'ai perdu dix bonnes minutes dans mon histoire de pneu qui se dégonfle, je perds donc quelques places bêtement, mais là n'est pas l'important. 27ième ou 32ième, ça ne changera pas le cours de mon histoire. Et inutile de préciser, l'année prochaine, si je peux, je reviens, pour essayer de faire mieux!
J'ai la réponse à ma question: pourquoi mon pneu s'est-il dégonflé. Le soir même, intrigué, j'ai mis un fond d'eau dans la baignoire et y ai trempé la roue. Et qu'y ai-je vu? Une multitude de petites bulles s'échapper sur toute la surface des flancs! Mon pneu (que j'inaugurais, il était tout neuf) était donc poreux, malgré le liquide anti crevaison! Les boules!
19:05 Publié dans mes cOurses | Lien permanent | Commentaires (0)
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