31/12/2014
Continuer à avancer...
Merci ma chérie pour ce joli cadeau de Noël, très utile pour boire un thé ou une tisane bien chaude en cette saison, et dont le message sert à positiver en cas de coup dur. "Life is like riding a bicycle. To keep your balance, you must keep moving". Ou dans la langue de Molière: "la vie, c'est comme faire du vélo. Pour garder l'équilibre, on doit continuer d'avancer". Et bien je vais faire mienne cette citation en 2015. Explications.
Depuis la mi-décembre, rien ne va plus dans mon élevage.
Avec Xavier, mon employé, nous commençons par repérer une, puis deux chèvres ayant avorté, après le 10 décembre. Nous ne nous affolons pas, cela arrive malheureusement de temps en temps en élevage. Vers le 15, tout s'accélère. Quasiment tous les jours, nous avons une ou plusieurs chèvres qui avortent. Bien sur, dès le début de l'hécatombe, je file chez ma vétérinaire, qui dans la foulée, vient à la ferme pour faire des prises de sang et des prélèvements. Je la fais courte, mais les analyses ont révélé que le troupeau était atteint de la toxoplasmose (contamination par un chat). On a donc immédiatement traité avec un antiparasitaire (les toxoplasmes étant des parasites). Depuis le 23/12, nous n'avons pas eu de nouveau cas d'avortement, et je prie pour que la série soit terminée. Cependant, les "dégats" sont considérables: à ce jour, toutes les chevrettes (au nombre de onze) ont avorté, auxquelles se rajoutent une vingtaine d'adultes, soit environ la moitié du troupeau. Ma chance, c'est qu'une partie des chèvres ayant avorté ont repris au bouc, car on est sur la toute fin de la saison des saillies. De plus, une chèvre ayant avorté est une chèvre immunisée.
En clair, si l'épidémie s'arrête là, j'aurai, en février-mars, une petite trentaine de mises-bas; et une autre vague de peut-être vingt entre le début et la fin mai. Ça, c'est l'hypothèse optimiste. Dans ce cas de figure, je pourrai faire face aux dépenses et charges inamovibles, sans parler de me sortir un salaire. Par contre, il n'est pas certain que je sois en mesure de conserver mon employé, et ça, ça m'embête énormément.
Voilà pourquoi je n'écris plus sur mon blog. Et pourquoi je ne vais plus y écrire jusqu'à nouvel ordre. Car pour préparer et participer à des courses, il faut que j'aie l'esprit léger. La préoccupation de l'année 2015, ça va être sauvegarder la ferme.
Le sport dans tout ça? Ce matin, je suis allé courir une heure, et ça m'a fait un bien fou. Ça fait du bien au corps, et ça met de l'ordre dans les idées. A cette heure, je fais des séances CAP sans programmer quoi que ce soit, comme pour garder la tête hors de l'eau. Les courses en 2015? Aucun pronostic de ce côté, peut-être si la situation n'est pas trop catastrophique, et si l'envie est là. Si course il y a, ça sera à pied, car j'ai vendu mon VTT.
Ça serait trop facile si tout se passait comme on le prévoyait...
Quoi qu'il en soit, hors de question de céder à la sinistrose et à l'abattement; surtout, CONTINUER À AVANCER, et faire face à la difficulté!
J'ai même envie d'aller plus loin: cet évènement qui nous met, ma famille, mon employé, et moi, en danger, m'a poussé à réfléchir sur mon avenir, et à me poser des questions cruciales:
-continuer l'élevage et l'agriculture, ou aller vers une porte de sortie fin 2015 et changer de métier? Après réflexion, je souhaite vraiment continuer ce métier, car je me sens à ma place dans cette vie, avec ses joies et ses peines, et je trouve que je joue un rôle important en tant que petit paysan dans notre société;
-changer mon fusil d'épaule et travailler un peu différemment à l'avenir? Là, la réponse est certainement. Ça fait un moment que ça me trotte dans la tête, que certaines choses ne me conviennent plus; je ne dois donc plus attendre. Normalement, à partir de 2016, il devrait y avoir du changement sur mon exploitation.
J'étayerai sans doute tout ça dans un nouveau blog en temps voulu, où je parlerai certainement de sport, mais sans doute beaucoup plus de mon métier, de ses enjeux... Un blog plus citoyen en quelques sortes!
A bientôt!
16:28 Publié dans d'Ou venOns nOus, ou allOns nOus????? | Lien permanent | Commentaires (0)
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