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10/12/2014

Trail de l'Igue 2014: veni, vidi, no vici!

Bon, ben ça c'est fait, une jolie petite contre-performance... si c'est un peu dur à avaler sur le coup, ça remet les choses en place...

Commençons par les résultats tout d'abord: 65 ième sur 116 arrivants, un bon milieu de tableau. Honnêtement, avant de consulter les résultats, je pensais que ça serait pire, vue l'allure à laquelle j'ai couru dans les derniers km, et vue la ribambelle de coureurs qui m'ont doublés sur la fin. Allez, place au CR!

Comme tous les ans au trail de l'igue, il fait froid! Température légèrement positive, et petit vent du nord, au moins on n'aura pas trop chaud! Ça sent l'hiver, et ça fait du bien.

J'arrive un peu avant 9h30 dans le petit village de Crégols, au bord du Lot (à côté de St Cirq Lapopie). Inscription, en tenue, puis je pars trottiner pendant 10', histoire de se réchauffer. Pas d'accélérations ni de sprints, j'ai besoin de garder toute mon énergie pour la course, et en plus, sur ce parcours "relativement" long, ça devrait partir moins vite. Je rencontre des gars du club d'escalade: Fred, habitué aux trails beaucoup plus longs, et David.

10h00: partez! Comme prévu, le départ n'est pas tonitruant, et ça me va bien. On fait 500 mètres, et on attaque la première bosse. De cette manière on est direct dans le bain. quelques coureurs sautent déjà, classique. Cette côte dure un petit moment, mais n'est pas trop raide, et se négocie en petites foulées rapprochées. Je regarde le coeur, je suis déjà à plus de 170 puls, mais je vais bien, alors je ne baisse pas l'allure. Arrivés en haut, on court un peu sur le plateau, RAS. Puis on bascule dans une descente très technique, où on court peu et glisse beaucoup, avec des mains courantes. Comme on est encore en "paquet", ça bouchonne, et on est parfois complètement à l'arrêt. Je ne m'affole pas, et j'en profite pour souffler un peu.

Au bas de cette descente, premier ravito. Un panneau indique 4,5 km. Je regarde le chrono: 27' environ, bonne moyenne vu le terrain emprunté (une bonne côte et une descente scabreuse). Je ne m'arrête pas au ravito, j'ai mon bidon avec moi.

Hop, on remonte. Je suis dans un groupe dont l'allure me convient, je reste donc à l'abri. Et on arrive comme ça au Km 10, en une heure environ. Je me trouve bien, je pensais que je serais plus à la peine. Et je commence à me dire: tout compte fait, le long, ce n'est pas si dur, à cette allure je devrais arriver au bout sans problème". Pire, je me prends au jeu, et commence à penser classement, alors que je sais pertinemment que la forme n'est pas là! Ah, la griserie de la compétition...

Donc je force un peu l'allure, et commence à courir "en marche forcée", c'est-à-dire légèrement en sur-régime. Dans une descente, je gratte une puis deux personnes, et creuse un écart sur mon groupe d'origine. J'ai quelqu'un à vue, et je fais un peu le forcing pour le rattraper. Ça marche, et une fois sur ses talons, je ne peux m'empêcher de le doubler! Pauvre de toi François, si tu connaissais la suite...

Encore une descente technique, puis on arrive en fond de vallée, sur un piste large et légèrement descendante. Sans effort, le concurrent que j'avais passé peu avant me passe à son tour. J'essaie de m'accrocher, mais je comprends que si je persiste, c'est moi qui vais sauter. Ça y est, le mal est fait, j'ai grillé trop de cartouches... Toujours sur cette même piste où il faut courir vite, je me fait rattraper par le même groupe que je m'étais escrimé à déposer un peu plus tôt. Je prends le wagon, avale mon gel, et me cale derrière; récupérer coûte que coûte.

On finit par attaquer une côte, je suis presque content! Je me sens à nouveau pousser des ailes, et alors que tout le monde marche, j'alterne course et marche, de sorte que je passe en tête de ce groupe, et commence à me détacher. 

Pas de bol (enfin plutôt manque d'attention!), je fais une erreur de parcours, et entraine du monde dans mon sillage. Je m'en rends compte assez vite, disant: "je ne vois plus rien!". Demi tour tout le monde, on retrouve le bon chemin, alors que c'est une meute de gars qui vient de nous passer! Je continue de m'accrocher, car j'y crois encore (l'espoir fait vivre!). 

On arrive à la fameuse igue de Crégols, signe qu'on n'est pas loin du village. Pas le temps d'admirer le paysage, il faut regarder où on met les pieds, on a de grosses marches à descendre. L'année dernière, c'est à cet endroit que j'ai été le plus à l'agonie sur le 14 km, car on était presque arrivé. Voir archives dans la rubrique courses! Superbe descente au passage, de grosse marches au niveau de l'igue, puis une succession de petits virages en monotrace ensuite, très ludique, on retrouve des sensations de VTT!

On arrive sur la route, je sais qu'on est près du village et qu'on achève la première boucle. Je n'arrive plus à suivre le rythme; en fait, dès que c'est roulant, je ne suis plus!

Ravito; je remplis le bidon d'eau sucrée, avale quelques pattes de fruit, et c'est reparti pour une nouvelle boucle. Il reste 12 km (dont la portion la plus dure... et peut-être la plus belle!), on en est à moins d'une heure et demie, je suis donc encore dans le coup, mais plus pour longtemps! 

On commence la seconde boucle par une grimpette bien rude, où on s'aide beaucoup avec les mains, et où, bien sur, il est impossible de courir, hormis peut-être Jornet! En haut, je trouve la force de relancer, et attaque la descente qui suit avec pas mal de conviction. Mais j'en entends un arriver qui a encore plus de conviction, je me retourne et reconnais Fred, il fond sur moi! Il me passe, j'ai juste le temps de lui faire une petite accolade et il a déjà pris quelques mètres. Lui il met en route, moi je m'écroule!

Et c'est là qu'arrive le clou du spectacle: une portion de fou! Dans un décors minéral torturé et boisé, on escalade, on désescalade, on se sert autant des mains que des pieds, on agrippe des mains courantes, on glisse, on passe au bord de cavités, on re-redescend, on regrimpe, on re-regrimpe, et on grimpe encore! Un concurrent qui me talonne me sort: "si on continue comme ça on va finir par trouver la neige!" Un peu d'humour, ça me fait oublier une fraction de secondes que je souffre le martyre; c'est vrai que cette côte est interminable, je ne savais pas qu'il y en avait d'aussi longues sur le causse!

Une fois arrivé en haut, plus de son plus d'image. C'est l'explosion en vol. Plus la force (ou plus l'envie?) de courir. Bref la bérézina. Je continue d'avancer, mais en marchant, pendant que la meute de coureurs me laisse sur place. 

Au bout de quelques minutes, je me décide à recourir, ou plutôt à trottiner! Je finirai donc sur superbe trail en monde rando, impassible devant le monde qui double, et, surtout,  profitant enfin des superbes points de vue offerts. On se console comme on peut! 

Je finis donc "comme un fleur", en ayant un peu récupéré du coup, en 2h53, mais avec, je l'avoue, un goût de revanche dans la bouche! A l'année prochaine, bien préparé, sur le 26 km à nouveau!

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