31/03/2019
trail d'Autoire: beau temps, beau terrain de jeu, du monde...
Il y a trois semaines, à l'arrivée du trail des Césarinnes, je discute avec deux copains, et on se monte le bourrichon pour faire le 20 km à Autoire; pour ce genre de trucs il ne faut pas me forcer beaucoup, alors, une fois la décision prise, j'adapte ma prépa en vue de cet objectif. Ces dernières années j'ai délaissé le trail pour me focaliser sur les courses natures, plus courtes et très rythmées. Je m'y adonne en hiver, alors qu'au printemps et été je bascule sur du plus long, mais... à VTT, éventuellement vélo de route avec une belle cyclo par ci par là. Enfin ça c'est la théorie. 2018 a été très mouvementée pour moi côté boulot, donc le sport a été mis entre parenthèses une bonne partie de l'année, et 2019 s'annonce pas mal non plus à ce niveau-là... Remises en question diverses, validation d'acquis d'expérience (je finalise un joli dossier, moi qui aime écrire je suis servi), bref toujours pas de place pour une pratique telle que je la conçois sur le vélo, c'est à dire axée sur des épreuves plutôt longues, à VTT et vélo de route. D'ailleurs, j'ai fini par me décider vraiment à mettre mon VTT en vente, et il est parti depuis peu. Je me sens un peu "tout nu" sans VTT, mais on s'y fait bien en fin de compte. Et puis c'est pour mieux replonger... 2020? J'espère!
Tout ça pour dire que s'il y avait un moment pour moi pour passer du format course nature au format trail court, c'était bien cette année. Depuis la course des Césarines donc, j'ai pu caser trois sorties longues en courant: une de 2H25, une de 1H55 (avec un gros bloc de 55' à un rythme seuil), et une de 2H21, mercredi dernier. Et à mon agréable surprise, elles sont assez bien passées, pas comme une lettre à la poste mais presque. Et en plus j'y ai pris du plaisir! Par contre là, je me trouve sur un format plafond: je n'ai pas l'intention de préparer des trails genre 40 km ou plus, car d'une part ça ne m'attire pas (j'aime les courses où ça va vite), d'autre part je retomberais dans un volume important d'entrainement, et là je préfère largement le faire à bicyclette!
Ce matin au trail d'Autoire donc, je me présente assez serein, quoiqu'un peu fatigué (satané changement d'heure, fromagerie et traite avant de venir, la nuit a été courte... et l'après midi d'après un peu longue car j'ai du taf). Il fait super beau, il y a plein de monde (224 arrivants sur le 12 km et 165 je crois sur le 20 km, gros succès, sans parler des randonneurs), on est en plein milieu d'un cirque naturel à couper le souffle (nous les locaux on a l'habitude de le voir mais personnellement je ne m'en lasse pas), bref tout le monde a la banane et ça fait un bien fou. Merci beaucoup les organisateurs(trices)!
Un peu plus de 10H00, après 20' d'échauffement cool pour moi et quelques étirements, on est lâché. Petit tour dans le beau village d'Autoire, et hop, gros pétard (pas mouillé, on ne glisse pas c'est déjà ça) en monotrace qui mène la troupe en file indienne sur le plateau. On marche-court dans les marches calcaires, chacun sa technique... A quelques dizaine de mètres devant moi je vois une fille, super affutée qui a l'air très à l'aise, elle m'impressionne... et finira 10 ème au scratch, respect!
Arrivés en haut, on est à bloc mais il faut accélérer. Le parcours est à tendance descendante, pas trop de questions à se poser même si les cuisses tirent déjà. Arrivés dans la vallée de la Bave, il est temps de se hisser jusqu'au village de Loubressac. Là ça tire de plus en plus... Je serre les dents et tente de m'accrocher à un groupe de cinq. Au fur et à mesure de la côte ce groupe se disloque, nous nous retrouvons à deux, avec un concurrent devant qui fait le yoyo: on le rejoint, il accélère et nous lâche. J'avale une patte d'amande, tire sur le tuyau de la poche à eau, il commence à faire chaud.
A la fin d'un autre petit raidard au pied du village où la marche est de rigueur, enfin pour moi tout du moins, on foule les ruelles du superbe village de Loubressac, pour moi un des plus beaux du Lot, c'est dire (!), et on se dirige à nouveau vers les falaises d'Autoire. Voici la partie de la course où je me suis le plus ennuyé, et où j'ai eu du mal à maintenir l'allure. Le cardio, qui était bloqué aux alentours de 170 bpm jusque là, redescend à 160. Mon compagnon, avec qui je jouais au chat et à la souris depuis un moment, me fausse doucement mais surement compagnie, sans que je puisse réellement lutter... Au détour d'une épingle, je vois deux concurrents qui reviennent sur moi: "ah non"!
C'est à partir de ce moment que j'en remets une couche. Ça tombe bien, on arrive en bord de falaise, et le terrain se fait à nouveau technique, youpi! Je me focalise enfin à nouveau plus sur les pierres où je mets les pieds que sur ma souffrance, et comme par enchantement, je suis plus combatif, le cardio remonte... jusqu'à 175 bpm, et ça sent la fin de course! Le chrono indique 1h29 lorsque j'y jette un oeil, je me dis que moins de deux heures c'est jouable...
A y est, on arrive aux voies d'escalade, on descend les escaliers métalliques raides, on est sur le GR qui mène au pied de la cascade. Et on se retrouve avec les concurrents du 12 km; motivation pour doubler, mais parfois de manière scabreuse, surtout au pied du château des anglais, avec ses passages raides et techniques où il ne faut surtout pas se louper, sous peine de grosse cabriole... ne pas penser à ça à cet instant!
En bas de la descente je suis détruit, j'ai les quadris tout raides, il est temps d'arriver... On se refroidit un peu les pieds en traversant la rivière, et, oh non! Encore un pétard! Le concurrent du 20 qui m'avait un peu semé est là, à quelques mètres, mais on est tous dans le dur, et je n'arrive pas à boucher le trou avant de basculer une dernière fois, les places sont définitives... Je jette un peu tout ce que j'ai dans les dernières centaines de mètres, un peu trop d'ailleurs, car peut-être à trois cents mètres du passage sous l'arche, alors que je relance avec l'énergie du désespoir, je butte sur une racine et m'étale de tout mon long dans un nuage de poussière, me rapant le genou droit (oui le fragile, c'est toujours sur celui-là que je tombe) et le ventre. Il fallait bien ça pour finir en beauté...
Bilan: 1h53, 22 ème sur 165 au scratch; plutôt content pour ma "montée" sur trail court... Vite fait le temps du premier: un écoeurant 1H23, pour cet "avion" local!
22:53 Publié dans mes cOurses | Tags : trail d'autoire | Lien permanent | Commentaires (0)
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