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03/09/2015

La vélotoise, le CR!

Comme j'ai pu l'écrire, je me suis remis au sport, de manière un peu sérieuse, depuis le mois de juin. "Sérieuse" n'est pas le mot, car pour moi la pratique du sport est tout sauf sérieuse. Enfin il faut bien qualifier les choses...

Replaçons les choses dans leur contexte: suite à un genou (THE genou) douloureux, j'ai choisi de mettre entre parenthèses la course à pied. De manière définitive? J'ai dû l'écrire récemment, mais je l'ai écris plusieurs fois, et à chaque fois que ça allait mieux, j'ai replongé! Vous me voyez venir??? Non c'est juste pour dire que mon genou droit va bien en ce moment, que je fais quelques sorties CAP de 30' en complément d'un entrainement quasi 100% cycliste, qu'il y a huit jours, faute de temps, j'ai remplacé une sortie VTT avec de la qualité de 2h30 par... 1h30 de CAP avec... de la qualité, le barbare(!), moi qui n'avais pas fait ce genre de séance depuis des lustres! J'en suis ressorti indemne, mais ça, c'est vraiment un coup à se faire mal... Tout ça pour dire (j'y viens, j'y mets les formes!) que je vais sans doute "tenter" une mini saison CAP cet hiver, avec, pourquoi pas, deux trails courts au mois de décembre... bon ça ce sont les plans sur la comète, on n'y est pas encore...

Parlons vélo pour le moment, vélo de route plus précisément.

9 Août 2015, jour de la vélotoise, mon objectif de lété. Arrivé pile-poil sur les lieux, dernier inscrit, traite oblige! Ou comment se mettre la pression juste avant le départ!

Départ cafouillis, les concurrents du petit et du grand parcours se mélangent, ça peste, moi je m'en fous car j'ai prévu de ne pas m'occuper des autres, donc peu importe si je ne sais pas qui fait quel circuit; c'est parti pour 130 bornes entre Lot et Célé. Pas échauffé, je mets un certain temps à trouver de bonnes sensations, mais je sens que je mets progressivement en route. J'ai la chance de rouler dans le sillage de David Moncoutié, jeune retraité des rangs pros comme chacun sait... Originaire du Lot (j'étais au lycée de St Céré avec lui, à l'époque on savait tous qu'il avionnait et qu'il gagnait tout sur le vélo, même mes potes vététistes et moi étions admiratifs, c'est dire), c'est vraiment un garçon discret, sympa et pas du tout dans le star système. Il vient ici en dilettante j'imagine, mais est toujours affûté, il doit donc continuer de s'entretenir... Quand on aime le vélo...

Descente sur Cajarc, ça penche et c'est humide, je ne suis pas très à l'aise et laisse fuir quelques coureurs. Le compteur frôle les 70 km/h, pour moi c'est beaucoup, surtout sur le mouillé...

Qui dit descente dit montée, le groupe qui s'était disloqué peu avant se reforme. On reprend quelques coureurs, dont un qui semble vraiment à la peine, de Montauban (c'est marqué sur son maillot), qui s'arrache pour rester au contact.

Re-descente, je suis comme à mon habitude en vélo de route vigilant. A côté de moi, j'en vois un qui s'alimente, lâche le guidon, le tout sur petite route un peu défoncée... La route c'est un métier! Nous voilà dans la vallée du célé, on doit être un groupe d'une bonne trentaine. Je reste dans les roues et récupère, la route est encore longue.

On passe sur la rive gauche du Célé et on grimpe à nouveau; on était pourtant bien! Je me rends compte que je suis bien en côte, je me retrouve avec les meneurs du groupe; merci le VTT? Qui dit montée dit descente, je m'accroche pour ne pas me faire lâcher sur cette petite route sinueuse typique du Lot, c'est bon. Le métier rentre? Il faut dire que sur le sec, je suis beaucoup plus confiant.

Bifurcation entre le grand et le petit parcours, on est beaucoup plus clairsemé dans la côte qui suit!! Nous sommes 5 à rouler ensemble. deuxième ravito: je m'arrête pour remplir un bidon avec de l'eau, attrape quelques abricots secs; mes compagnons ne m'ont pas attendus les vilains. J'en reprends un, un  peu à la dérive, qui peste contre la route qui s'élève, et je le dépose. Quand le moral n'y est plus... En haut, je rejoins le deuxième, plus fringant mais qui a l'air de temporiser. On a les deux autres en ligne de mire, on va essayer de se relayer pour les rejoindre... C'est la théorie une fois de plus, car je comprends vite que je vais devoir compter essentiellement sur mes gambettes! En effet mon "camarade de cordée", au demeurant fort sympathique, est trop entamé pour prendre des relais. On roulera comme ça un bon moment, peut-être une heure, tous les deux seuls au monde, moi devant et lui sur mon porte bagages. Inutile de préciser que j'ai laissé un paquet de jus dans l'opération! 

Nous en sommes environ au km 90 quand nous attaquons l'avant-dernière bosse, et je sens mes forces m'abandonner: les rôles s'inversent, je me transforme en suceur de roue. Je suis de plus en plus mal au fur et à mesure qu'on approche du sommet, et m'accroche littéralement à la fin, alternant danseuse et position assise, tout en relance: ne pas me faire larguer, même si ça fait mal!

Dernier ravito: il me reste une barre, un peu d"eau dans le bidon, et une trentaine de bornes à parcourir. Je choisis de ne pas m'arrêter, et attaque la descente sur Cajarc. Passé le village, je jette mes dernières forces dans l'ultime bosse, la plus pentue aussi, en fait celle qu'on a descendu à "l'aller". Dans les parties les plus raides, je mets tout à gauche, et tombe à 9-10 km/h! Là, le moral n'y est plus du tout! Alors que c'est à mon tour d'être à la dérive, à 10-15 km (je n'ai plus toute ma lucidité!) de l'arrivée, je suis repris par un groupe de 5 (ou 6? Toujours le même problème de lucidité) coureurs. A m a grande surprise, je me refais rapidement la cerise, et lorsque je recommence à prendre des relais, je constate que je "fais mal".

Entrée dans Figeac. Je prends un relais appuyé, et sans le vouloir, je creuse un écart. Je temporise, mais ça ne rentre pas; que faire: insister ou attendre?

En fait, je choisis la pire des solutions: ni l'un, ni l'autre! sur le coup je me suis dit: "c'est peut-être ridicule d'attaquer pour gagner quelques places, à ce niveau du classement"... Bien sur j'ai eu tort, car sur une cyclosportive on joue à faire la course, alors autant y aller vraiment! Au pied du pétard qui mène au parc des expositions (et à l'arche), je finis par me faire doubler (et oui...). Il me fallait ça: quelqu'un devant moi pour mettre en route. Trop tard, ce coureur conservera les quelques mètres qu'il m'a pris jusqu'au passage sous l'arche! C'est en faisant qu'on apprend!

Je finis donc les 130 km et les 2000 m D+ de la vélotoise 2015 en 4h14, à 30, 6 km/h moy, à la 51 ème place sur une centaine de participants. Peut mieux faire, mais bonne matinée!

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